Biographie

Naissance d’une sensibilité artistique

Pierre Bertens naît le 20 avril 1979 à Bruxelles, est une peintre et musicien belge. Très tôt, il ressent un décalage avec son environnement, marqué par une sensibilité artistique qui ne le quittera jamais.Il commence la batterie en 1993 et rejoint son premier groupe de rock en 1995. Cet amour pour la musique l'accompagne toujours aujourd'hui, comme une force vitale qui l'aide à traverser l'existence.



Les prémices de la peinture

Après des études de dessin d'architecture entamées en 1998 à Bruxelles, Pierre s'engage dans une vie professionnelle qui reste pour lui un simple gagne-pain. La musique reste son véritable moteur, mais en 2001, un choc émotionnel bouleverse son équilibre. Une profonde dépression s’installe, marquant une fracture décisive dans sa vie.

C’est dans cette douleur que la peinture surgit. Autodidacte, il commence à peindre pour exprimer ce que les mots ne parviennent plus à dire. Chaque toile devient le miroir de son combat intérieur, une tentative d’apaiser ses tourments existentiels. Jour après jour, il façonne son propre langage pictural, expérimentant sans relâche des techniques nouvelles, loin des carcans académiques.



Une œuvre née dans la douleur

Les influences de Pierre puisent dans des univers sombres et introspectifs. Le film Tetsuo de Shin'Ya Tsukamoto, où la douleur devient le moteur d'une renaissance, résonne profondément en lui. Comme chez Tsukamoto, sa peinture explore la frontière entre la souffrance et la renaissance, entre la destruction et la création.Chaque œuvre naît dans la douleur, souvent détruite puis recommencée, dans une quête d'authenticité absolue. Néanmoins, la satisfaction demeure rare, 9 toiles sur 10 finissant à la poubelle. Pourtant, cette exigence farouche forge peu à peu son style, où les couleurs, les contrastes et la lumière traduisent une intériorité en perpétuelle effervescence.



La traversée du désert

L'épuisement psychique gagne du terrain. En 2005, Pierre quitte le monde du travail et débute une psychothérapie. Le diagnostic mettra presque dix ans à se préciser : troubles bipolaires, personnalité borderline et phobie sociale. La médication devient une nécessité, mais étouffe temporairement toute création. Les pinceaux sont rangés, la musique muselée.

A partir de 2006, les hospitalisations et les tentatives de suicide s’enchaînent, laissant peu de place à l’expression artistique. Pourtant, au creux de cette nuit intérieure, la flamme ne s'éteint jamais totalement.



Renaissance artistique

En 2011, Pierre reprend timidement la musique avec son projet solitaire Autoreivs, aux contours post-rock et expérimentaux. Une vingtaine d'albums voient le jour, disponibles gratuitement sur la plateforme Bandcamp.

En 2017, il renoue enfin avec la peinture, laissant émerger des œuvres plus colorées, vibrantes d’énergie. Si l’obscurité reste présente, la lumière s'y fraie désormais un chemin. Chaque toile devient une fenêtre ouverte sur l’invisible, une exploration intérieure où hasard et accident jouent un rôle central.

Un art affranchi

Farouchement autodidacte, Pierre refuse toute formalisation académique. Ses toiles ne portent jamais de titre, laissant le spectateur libre de projeter sa propre vision. La perspective calculée est bannie, jugée trop réductrice face à la complexité du monde. “ je peins pour échapper à la réalité, cette réalité en blanc, noire et grise, ses formes carrées ou rectangulaires qui se dessinent partout et qui m'insupportent. S'y replonger en essayant de reproduire ce monde qui me rebute, serait un exercice vide de sens. ”

Pierre signe ses œuvres non par une signature, mais par ses empreintes digitales – un geste intime, refusant tout artifice. " Je suis autodidacte et heureux de l' être. Je ne me sens pas pollué par les règles de l'art. ! Je ne cherche pas à séduire un public. Cela me donne une liberté totale sur mes compositions.